L’enfer musical de Jérôme Bosch.
Groupe central d’instruments et de chanteurs en concert, écoutés par un personnage à tête d’oiseau qui mange des hommes et les défèque, une marmite sur la tête et les pieds dans des jarres. A noter que les instruments (les objets aussi) sont représentés avec une grande précision en contraste avec l’extravagance du rendu global. Les musiciens ont deux partitions : une sur un livre et une notée sur le postérieur d’un personnage cette partition est sans cadence de ténor donc sans fin… Elle est chantée par un groupe de chanteurs qui se perdent dans l’infini dirigé par un curieux être rose à tête de poisson ; d’autres monstres noirs sont insérés dans le chœur dont un porte un livre sur la tête et qui semble battre le tactus (la mesure) sur l’épaule du premier chanteur comme il est de coutume!
A gauche les bas instruments (doux) symbolisé par les instruments à cordes divisés en 3 catégories :
à frettes (ici le luth ; viole, mandole, cistre…)
à chœur (ici la harpe ; psaltérion, tympanon…),
à clavier (ici la vielle à roue ; clavicitherium, clavicorde…)
à droite les hauts instruments (forts)
Flûte à trois trous (sifflets)
Trompettes droite et en s (embouchures)
Bombarde (anches)
Tambour et triangle avec anneaux (percussions)
En haut une cornemuse seule jouant sans être activée par un musicien (souffle du soufflet) qui accompagne des danseurs qui tourne en rond deux par deux sur un plateau tournant.
En bas une corne seule jouée par un lapin (souffle de l’homme)
A gauche une cloche sonnée par un diable avec un personnage assourdi à l’intérieur.
A droite une trompe qui amène les damnés.
Le sens de l’ouïe représentée par 2 oreilles séparées par un couteau.
Pour commenter le tableau, nous nous sommes inspirés de la nomenclature du théoricien Sebastien Virdung (début XVIéme).